LA MOUNA
par bazailles54
UNE DELICIEUSE BRIOCHE FAITE LE PLUS SOUVENT A LA MAISON
article à lire, cet article nous vient de Chounet
il est écrit par Gérard Gorrias
merci à tous les deux.
Bonjour,
>
>Merci d'avoir pris le temps de me répondre.
>Vous avez effectivement raison et c'est la raison pour laquelle vous
>trouverez dans le texte l'extension de "la Mouna" au temps Pascal.... entre
>"Paques et le Pentecôte" pour en faire le lien... avec ce fameux Lundi de
>Pentecôte ! Car la Mouna se mangeait aussi le Lundi de Pentecôte !!!
>
>En tous cas c'est très sympa de vous intéresser à mes petites
>élucubrations... quelque peu malicieuses me disent certains lecteurs ! (Les
>gens ont mauvais esprit, vous savez !!! C'est très gentiment que je dis
>cela... Alors que malheureusement je me rends compte que ce n'est pas vrai.
>Il y a vraiment de gens méchants. pourquoi ? Je suis encore trop naïf...)
>
>Si vous connaissez des sites pieds noirs -ce que je ne connais pas bien -
>vous pouvez faire circuler ma lettre, merci d'avance!
>
>Bonne journée
>Meilleurs sentiments
>Gérard Gorrias
>
>----- Original Message -----
>From:
>To:
>Sent: Thursday, May 05, 2005 9:52 AM
>Subject: lettre d'information
>
>
>> Bonjour,
>> Il me semble bien que la Mouna c'est le lundi de Pâques et
>> non celui de pentecôte mais je peux très bien me tromper.
>> Ceci étant votre dernier édito devrait interrésser pas mal de
>> sites pieds noirs.
>> Bien amicalement.
>> Georges Behm
>>
>> chounet
>> Georges Behm
>> Administrateur du site www.bainsromains.com
>> palinurus@club-internet.fr
>> Chounet@bainsromains.com
>>
>>
Le temps d'apprendre à faire de « bonnes Mounas »
Certains d'entre vous savent - et plus particulièrement ceux qui se souviennent des usages et traditions de l'Ancienne Algérie -
que le temps Pascal auquel est inévitablement associé celui de la Pentecôte est celui de la Mouna . Cette sorte de pain-brioché est
levé à la fois par l'aigrissement de la pâte et grâce à la levure de bière… Sucré, parfois aromatisé, ce gâteau moelleux,
généralement préparé par les grand-mères se mangeait « sur l'herbe » dans le frémissement des premiers rayons annonciateurs
d'un chaud soleil d'été…
Il est loin ce temps de paix, de sérénité et de partage en cette période d'ébullition du Lundi de Pentecôte ! Car tous les mouvements
que la France comporte ou presque - sauf ces discrets amateurs de Mounas - s'insurgent contre la suppression de ce jour de pain
béni ! Les Français y tiennent plus qu'à tout autre ! A tel point que quelques banderoles du traditionnel défilé de la Fête du
Travail laissaient paraître « Touche pas à mon Lundi de Pentecôte » à l'instar de ce slogan que d'autres avaient mis au point pour
lutter contre le racisme.
Les stratèges qui ont décidé pronunciamiento de supprimer ce jour férié - que d'aucun font rimer avec Feria - se sont
apparemment pris les pieds dans le tapis d'un jour sacré. Les contestataires pessimistes annoncent - ou organisent - le désordre et
la pagaille pour ce lundi là… Les autres - plus vindicatifs - menacent de grève. Faire grève un ancien jour férié pour exiger sa
réintégration en tant que tel dans le calendrier des fêtes religieuses – dont la plupart des frondeurs se moquent du tiers comme du
quart – relève d'une incommensurable incohérence ! Ceux qui formulent aujourd'hui ces demandes n'en sont pas à une
invraisemblance prés… A moins qu'ils ne soient subitement inspirés par « ces langues de feu tombées du ciel. »
De la décision nous sommes même arrivés à la dérision ! Tel cet aménagement de la direction de la SNCF qui, en remplacement de
cette journée de travail, a finalement décidé « de l'augmentation de la durée journalière de service d'une à deux minutes… » Mais
de qui se moque-t-on ainsi ? Des salariés qui acceptent dans un grand nombre d'entreprises de jouer le jeu de la solidarité par
l'abandon d'un jour de RTT ou de congés payés ? Des usagers de la SNCF ? Peut-être même de tous à la fois ! Imaginez un peu
l'histoire de la minute cinquante deux secondes - c'est le temps réglementaire finalement convenu - qui doit être appliqué à des
milliers de salariés de cette entreprise nationale et qui par voie de conséquence doit être contrôlé pour être valide… Contrôlé
comment ? Par qui ? Bien sûr il y a l'hypothèse simple qui consisterait à faire arriver volontairement certains trains avec une
minute cinquante deux secondes de retard… Tous les conducteurs et les contrôleurs de ces trains là pourraient ainsi fournir la
preuve de leur solidarité ! D'ailleurs pourquoi ne pas décider aussi que tous les passagers concernés par ce retard apporteraient
ainsi leur contribution…
Il est sûr que de choisir d'imposer un jour du calendrier à tous ceux qui ne trouveraient pas d'autres solutions pour donner aux
vieux le fruit de leur travail ne pouvait qu'entraîner des tollés de réprobation. Je vous laisse à penser ce qui se serait passé s'il eut
été décidé que le 11 Novembre devait être le jour en question… Le mieux aurait été peut-être de choisir la fête des grand-mères car
il fallait paraît-il, selon un dicton de cette époque Algérienne révolue, « Apprendre à pétrir la pâte une journée entière avec la
grand-mère » pour acquérir « ce fameux coup de main qui permettait de faire de bonnes Mounas »
Dans tous les cas pour cette année, force est de constater que la pâte est levée et que mon voisin a raison quand il me dit avec
beaucoup de réalisme « Que ce jour là tu travailles ou que tu ne travailles pas, tu ne seras pas payé quand même ! »
Gérard Gorrias
Maître en Droit
Directeur du développement de France Créances
Ancien Président de l'ANCR
Co-auteur du « Lexique Juridique pour l'Entreprise »
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