Ce temps est déjà très loin, mais je Garde encore des souvenirs d'enfance depuis Guyotville ou je suis né.
Nous habitions sur ce que l'on appelait la terrasse au-dessus du garage Franzoni ou mon père travaillait comme mécanicien auto.
Sur cette terrasse, je me souviens de Mme Broccato qui me gardait pendant que ma mère travaillait chez Tink dans les fruits et
légumes, il y avait Mme Pince et Solange sa fille, La famille Camélio et aussi ma tante Odile et mes cousines Fabienne et Michelle,
dans un logement au coin en face de nous vivait Srera, une dame algérienne très gentille surtout avec les enfants.
C'était la rue Urbain Bernard, et dans le bas de la rue il y avait mes grands-parents, Toma et Marie Thérèse Such, mon grand-père
était presque toujours assis devant la porte de sa maison, il discutait avec tout le monde.
Et puis nous sommes venus à la pointe Pescade, je devais avoir trois ans et demi à peu près et je me souviens du jour ou nous
sommes arrivés, mes parents connaissaient les gens du lotissement ce qui était normal puisqu'ils venaient depuis longtemps dans
cette maison pour y passer des vacances.
Il y avait dans la maison d'à côté Gaby Salort et son frère Jean Luc, au-dessus de chez eux il y avait la famille Damêlé et encore
plus haut côté rue la famille Van Lingten , en face de nous toujours côté rue la famille Vernet et un peu plus bas la famille Roig, et
encore beaucoup d'autres, comme la famille Sellès, un peu plus haut dans la rue, mon oncle et ma tante avec mon cousin , Armand
et Yvette Vigier (Cervera) et Jean Gilles leur fils mon cousin .
A la pointe, c'était un peu le paradis, nous avions accès à une petite plage sans sortir sur la rue, et nous passions par les rochers
pour rejoindre celle que l'on voit sur la photo prise par Argaz, là tous les copains, les miens mais aussi ceux de mes sœurs étaient
présents, nous avions une grande insouciance encore de ce qui allait se passer.
Notre Maison avait un étage inférieur composé d'une petite chambre et d'une cuisine, et une citerne d'eau qui ne servait plus,
occupait la place d'une autre petite pièce, mon père creusa, fit porte et fenêtre pour en faire une chambre et nous avons eu des
locataires, la famille Zavoli, ensuite je crois qu'il y a eu un jeune couple, famille Masson. Notre Maison avait une particularité qui
m'a toujours amusé, construite à flanc de rocher, et en contre bas de la route, le garage se trouvait au-dessus de notre salle à
manger, quand mon père rentré la 4CV il disait qu'il mettait la voiture sur le toit.
C'est dans cette maison de la pointe pescade que j'ai eu mon premier chien Riki, petit mais super, noir et blanc à grands poils pas
de race mais super intelligent, nous avions été le chercher chez…. (désolé mais je ne sais plus) rue de la RESERVE (il y en a qui
vont être content du nom de la rue) eh oui ! Les petites chiennes avaient aussi des enfants dans cette rue.
Un jour Maryse ma sœur et moi avons rapporté un petit chat (j'en parle sur une photo) il avait souffert suffisamment ce jour là et
nous avions décidé de l'imposer non seulement aux parents mais en plus à Riki.
Devinez qui accepta le chat sans broncher et qui s'en fît un super pote, certes pas les parents, vous avez compris c'est notre brave
Riki. Dès Le premier jour il le pris entre ses pattes et ils passèrent la nuit ensemble, et les autres jours quand le chaton devînt
adulte il n'y avait pas plus complices que ces deux la. Un jour le chat grimpa sur un petit toit se faufila sur un tuyau et se dorer la
pilule au soleil, Riki, fou d'amitié, suivit le même chemin et dans la soirée pour en redescendre, nous vîmes le chat tenu dans la
gueule du chien pour passer sur le fameux tuyau, instinct de sauveteur me direz vous, non, Riki a tout simplement porté le chat
devant sa gamelle que ma mère venait de poser dans la courette, une fine oreille ce chien.
Bon ! Si on revenait au quartier.
Souvent avec Jean Luc et Gaby Salort nous étions dans le petit terrain ou ma mère élevait quelques poules, pour jouer.
Nous allions aussi souvent jouer sur la terrasse De la famille Damêlé, avec notre petite copine Christine, et d'autres enfants qui
étaient la.
Nous allions aussi sur la petite plage en contre bas de la maison la ou Jean avait son bateau, nous pouvions y être seuls vu que le
seul accès était normalement par nos maisons ou par les rochers, il n'y avait rien à craindre.
A la Pointe Pescade, j'ai appris à nager, à faire du vélo, du canoë, de la peinture bien que mon père trichait en mettant de l'eau
dans un bidon avec un peu de chaux et il me laissait peindre, malin mon papa mais pas envie de prendre des risques à tout refaire,
bon vu qu'entre4et 7 ans on n'est pas forcément un « pro » il avait probablement raison.
Mes sœurs ont commencé à sortir, elles allaient souvent du côté de la réserve, s'amuser et danser, mais Maryse avait un penchant
pour Bains Romains ou un jeune homme, du prénom de Jean Yves lui avait tapé dans l'œil, il faisait l'école buissonnière pour aller
sur la plage Martin, je ne dirai pas ce qu'elle y faisait, de toute façon je n'y étais pas, quant à Paule son béguin s'appelait Alain, il
n'était pas de la pointe mais comme elle allait au lycée sur Alger, ceci explique cela.
Mon Père ne travaillait plus au garage Franzoni, mais au Gué de Constantine pour la S.P.A.C
(Société Parisienne d'automoteur à chenille) ce qui lui donna l'occasion de voyager au travers du pays et dans le Sahara.
Et puis en fin 1961, tout se mit à basculer, on entendait de plus en plus d'explosion, le peuple algérien descendait jusqu'au mur
sans l'avoir jamais franchi, les yous yous retentissaient tous les soirs, et chaque nuit une grande incertitude régnait.
Ah! S'ils avaient pu comprendre que beaucoup de français aurait bien voulu vivre en paix avec eux, parce que beaucoup de «
français » étaient déjà déracinés, venant d'Espagne, d'Italie, d'Alsace, non pas pour leur plaisir, mais parce qu'ils avaient déjà une
fois, refusé soit des dictatures soit des envahisseurs ou simplement et encore elle, la politique.
Maintenant si retourner vivre en Algérie reste une utopie, créer un lien d'amitié avec ceux de la bas qui ne nous ont pas oubliés,
reste encore possible.
Bazailles54